Adeline Roche sans conteste, Berioui vainqueur mais Barkaoui champion, le beau parcours de Caintin a consacré les valeurs sûres.

Stade de Caintin à la Ricamarie, hier matin : on ouvre une journée de courses avec les Gueules Noires, épreuve populaire dont la participation a sans doute souffert du tout proche championnat de la Loire qui se courait ... le même jour, au même endroit. « Beau temps, c'est rare. Et les effectifs sont stables ». C'est Frédéric Augagneur, le patron du comité de la Loire d'athlétisme, qui a ainsi campé le décor. On a attaqué ces championnats de la Loire dès 11 heures avec les vétérans, une catégorie florissante ; tant mieux pour Philippe Locquet qui l'emporte, mais tant pis pour l'avenir de l'athlétisme qui dans d'autres catégories recherche vainement un second souffle :cinq jeunes filles seulement au départ et aucune équipe classée en juniors, une seule équipe dans plusieurs catégories.

L'athlétisme - ou est-ce seulement le cross ? - se conjugue difficilement au féminin. Heureusement, il y a tous ces benjamins et ces minimes, et si les cadets se font plus rares, l'épreuve, tant chez les filles que les garçons a donné lieu à de belles bagarres : le trio et même le quatuor de tête « est de très bon niveau ». Le titre est pour finir revenu à Claire Laurenson et Flavien Thomas, mais c'est sans doute bien là qu'il y avait ce dimanche « le plus haut niveau, tant en qualité qu'en densité » pour reprendre le mot d'un entraîneur. Tant mieux, car voilà qui devrait au moins assurer l'avenir.

Adeline Roche au train

On était donc sur ce beau parcours de Caintin, fait de petites accélérations dans des bosses qui font mal : le dernier tour fut parfois délicat pour certains. Restaient alors les deux titres seniors à décerner. À l'heure dite, ces dames se sont élancées, et très vite Adeline Roche a pris la course à son compte, Maryline Vacher et Aline Rabany sur ses talons. Un peu plus loin, Marie Alirol et Marine Richard. Dans la boue de Caintin, la petite Roannaise allait imprimer son rythme à l'épreuve, lâchant progressivement ses adversaires. On la disait souffrante, et si dans un style bien particulier elle donnait l'impression d'être à la peine, elle était pourtant terriblement efficace : elle augmentait progressivement son avance et devint championne de la Loire, devançant Maryline Vacher et Aline Rabany.

Berioui vainqueur, Barkaoui champion

Un podium somme toute logique au pied duquel reste Marine Richard : Marie Alirol n'a pu jusqu'au bout rester en quatrième position. On attendait Berioui, et ce fut Berioui, mais l'affaire ne fut pas si simple ; 600 mètres après le départ, juste avant la première difficulté, le peloton s'étire sur plus de 100 mètres. C'est Pradeau, un rien présomptueux, qui imprime le rythme, et les favoris - Berioui, Barkaoui, Naël - sont aux avant-postes. L'allure est soutenue sans plus, elle le restera tout au long des trois premiers tours. Le peloton s'effiloche, et ils ne sont plus que six devant à vouloir jouer les filles de l'air : le trio majeur est là, Colombet a recollé, Yvars et Vay veulent s'inviter à la fête. Dans la côte après le stade, Berioui « met un sacré cachou » ; Yvars et Vay lâchent prise, mais les trois autres ne veulent rien savoir. Même scénario au cinquième, mais cette fois sera la bonne, ou presque : Moussa répond encore, d'où ce commentaire d'un spectateur avisé : « C'est vraiment un bon coureur ». Il faudra toute la hargne, tout le talent de Berioui pour qu'enfin le Marocain impose sa loi. Il est vainqueur, mais le titre revient à son dauphin qui lui, a la nationalité française. Ainsi le veut le règlement.

PHILIPPE DÉCOT, La Tribune-Le Progrés

Adeline Roche, championne de la Loire : « J'avais une inflammation au genou, mais ça a été, même si j'ai souffert au niveau musculaire. J'ai fait le trou d'entrée et après j'ai géré. Maintenant je vise le titre aux France en Espoirs, au pire un podium. »

Maryline Vacher, sa seconde : « J'avais de bonnes sensations, : le travail que je fais avec Sylvain Richard commence à payer. »

Frédéric Augagneur : « Le cross, c'est le seul endroit où on peut réunir tout le monde, les petits et les grands, le stade et le hors stade. »

Yves Domenichini : « On a un titre dans chaque catégorie. Derrière, ça travaille et ça travaille bien. »

Moussa Barkaoui, champion de la Loire : « Je prends beaucoup de plaisir. Le cross, c'est la course liberté, et puis aussi, je participe au classement par équipes : ça aide à conserver l'esprit du club ».

Thibaut Naël, troisième au général et premier espoir : « Au début, le train n'était pas trop soutenu. La première attaque, c'est parti vraiment fort, et à la seconde, je me suis fait un peu distancer. Au final, je suis assez content de ma course.»