Bosco, toujours plus haut !

Isabelle Bosco est sauteuse en hauteur

«J'avais remarqué que les gosses adoraient sauter. Je me suis dit : il faut que tu te lances dans le Fosbury. C'est de là que c'est parti ». À entendre Michel Durris, président et entraîneur du C.A. Forézien, rien de plus simple que de franchir des barres au-dessus de votre tête. La preuve ? Stéphane Toinon qu'il a formé, actuel n° 2 Français et ex-champion de France cadets sous les couleurs de Feurs.
Si Toinon a depuis émigré chez Daniel Aligne, le coach de Pierre-Bénite qui eut Piazzat sous sa houlette, la relève est déjà assurée avec Isabelle Bosco, championne de France par deux fois chez les cadettes l'an dernier. Lequel des deux titres a-t-elle préféré ?
Elle répond sans hésiter : « Le second, c'était mieux : plus de pression, plus de monde. » Et d'ajouter un brin modeste : « C'était prévu, mais il fallait assurer derrière ! Moi, il me faut un enjeu. »
Elle dévoile là un peu de ce qui fait d'elle la fille la plus haute en France dans sa catégorie. Bien sûr, elle a des qualités de détente verticale et de vitesse, elle a appris à l'école d'athlé de Michel Durris la technique et « Après, ça suit tout seul ». Mais aussi - surtout ? - elle a « Un mental exceptionnel, c'est une bagarreuse. Et pourtant, elle ne se prend pas la tête, elle est zen », dixit son mentor.

ORFÈVRE EN LA MATIÈRE
Ils ont tout de même beau dire tous les deux que franchir 1,72 m - l'actuel record personnel d'Isabelle - n'est pas affaire d'État, il faut quelque part être un peu orfèvre en la matière pour aller aussi haut.
Cela commence par 54 pieds mesurés à la perpendiculaire de la barre, puis 10 de plus dans la largeur.
Après un temps de concentration, c'est une course rectiligne, véritable rampe de lancement pour être vite dans le virage. Ensuite, il « suffira » de transformer la vitesse en impulsion
Isabelle s'est qualifiée haut la main pour les France jeunes et pour les élites.
Son objectif pour la saison est simple : un podium l'hiver, un autre l'été, avec si possible une qualification en équipe de France, ce qui ne serait pas si mal pour une première année chez les juniors.
Également, un bac S en juin ; mais voilà une échéance qui n'a pas l'air de beaucoup la préoccuper : elle se déclare plutôt bonne élève, et on veut bien la croire.
PHILIPPE DÉCOT