En avant, marche !

Mathilde D'Auria est athlète de haut niveau en marche, une discipline qui est peu souvent sous les feux de la rampe

Mathilde s'avance avec cette sorte de déhanchement caractéristique qu'ont les marcheurs. Elle marche, non pas par nécessité, mais parce qu'elle s'entraîne dans cette discipline si mal connue, et donc si mal aimée.
Mathilde D'Auria est inscrite sur les listes ministérielles du haut niveau. Vice-championne de France cadettes, elle est aussi internationale depuis qu'elle est passée junior l'an dernier et elle est allée à Podobradi près de Prague avec la sélection française. « C'est impressionnant d'avoir ce maillot sur les épaules. C'est grand, c'est important ». Et à la façon dont elle le dit, on sent que l'émotion qu'elle a alors ressentie n'a pas tout à fait disparu.
Mathilde marche, beaucoup, jusqu'à 6 fois par semaine. C'est son père qui l'entraîne, et elle est venue à la marche parce que sa mère en faisait : « Je voulais imiter ma mère et je me suis prise au jeu. » Décidément, chez les D'Auria, marcher, c'est une affaire de famille !
Elle vaut aujourd'hui 15.10 aux 3 000 mètres - c'est la distance d'hiver - et 54 au 10 000, qui est donc celle d'été. C'est d'ailleurs la plus longue des deux qu'elle préfère : « On a le temps de penser à plein de choses, à essayer de gagner surtout ! »
Marcher, c'est donc - à la différence de la course - avoir toujours un appui au sol, ne jamais être en suspension, et si Mathilde apprécie la distance, elle goûtera d'autant son plaisir à partir de la catégorie espoirs où la distance disputée chez les dames est le 20 km. Pour l'heure, elle s'est remise à l'ouvrage après des pré-France assez moyens : une contracture, explique-t-elle. Elle sera à nouveau à Podobrady pour un stage au printemps avec le collectif France ; en ligne de mire, une sélection et peut-être une qualification pour la coupe du monde à la Corogne en mai. Et comme il paraît qu'en France, « ils attendent une relève qui tarde à venir », Mathilde, tu sais ce qu'il te reste à faire !

PHILIPPE DECOT