Après un titre Espoir l'été dernier, l'Andrézien semble avoir franchi un cap. Il a brillé au Tour Pédestre de Saint-Just, il espère bien obtenir un ticket pour les Europe de cross et sa 14e place au France de 10 km laisse bien augurer de l'avenir. Entretien à l'aube de sa carrière chez les seniors.

Un rapide tour d'horizon de vos plus récentes performances ?
«Cette année, j'ai été 3e au championnat de France de cross Espoirs et j'ai obtenu le titre sur 5 000 l'été dernier. J'ai été international 3 fois, deux fois aux championnats d'Europe et une lors d'un match contre l'Espagne, la Hongrie et la Tchéquie.»
Et pour en arriver là, quelle est votre charge de travail ?
«Je m'entraîne 8 à 10 fois par semaine, à raison de 2 heures chaque fois. C'est vrai que le demi-fond, c'est costaud, mais on n'a pas le choix. Je cours entre 110 et 130 km par semaine, ce qui fait 4 000 à 4 500 km chaque année.»
À plus long terme, vous vous voyez comment ?
«J'espère bien figurer parmi les meilleurs Français et obtenir une qualification pour les championnats d'Europe Seniors. Pour les Mondiaux, c'est beaucoup plus compliqué parce que les minima sont très relevés. Je ne suis pas sûr qu'une carrière d'athlète et un travail régulier soient compatibles : par exemple, un athlète passe 4 mois de stage en altitude par an. Mais bon, je n'y pense pas trop, je me fixe des objectifs réalisables, à plus court terme.»
En terme de chrono, cela équivaut à combien ?
«Je vaux en ce moment 13.55 sur 5 000 et pour aller aux championnats d'Europe, il faut courir en 13.30. À titre de comparaison, Maazouzi vaut 13.32. Donc, je n'y suis pas encore. Je pense que je peux faire de plus grosses perfs sur 5 et 10 km, mais je vais faire des 1 500 aussi pour la vitesse. D'ailleurs au départ, j'étais coureur de 1500, et je préfère cette distance : mentalement, c'est moins dur.»

«J'AI PASSÉ UN CAP CET ÉTÉ»
Vous vous destinez à quoi plus tard ?
«Professeur d'E.P.S., par passion. Mon coach est prof de gym. Mais j'aimerais bien mener en parallèle une carrière d'entraîneur.»
On vous a beaucoup vu lors du Tour Pédestre. Et c'est nouveau pour vous d'être à la lutte avec les Africains...
«Je pense que j'ai passé un cap cet été. Saint-Just, c'est le début de saison, mais en même temps, j'ai eu moins de pose parce que je courrai pour une qualification pour les championnats d'Europe de cross le 19 novembre. Du coup, ma préparation a été décalée ; c'est vrai que j'ai progressé, et au Tour de St-Just, j'ai couru 40 secondes de moins que l'année précédente. Je serai à Morlaix pour les France de 10 km dimanche prochain. Pour ma première saison en seniors, je vise une place dans les 20 premiers et un chrono sous les 30 minutes.»
Qu'est-ce donc qui vous fait courir ?
«La passion, à coup sûr, et le coach ; il a un bon rôle, il a su former et maintenir un bon groupe, une bonne ambiance et avec Medhi Benzaouia, Yoann Colombet, Marie Allirol et Frédéric Debièvre, on a vraiment du plaisir à se rendre aux entraînements. Éric Legat a su nous transmettre sa passion, c'est sa force.»
Parlez-nous un peu de votre club...
«Au F.A.C. il n'y a pas de politique d'élitisme. Quand je suis arrivé, on était 80, je connaissais tout le monde ; maintenant on est 300 mais cela reste un club familial. On a gardé l'esprit, les mêmes valeurs. On ne fait pas d'importation.»
Vous n'avez jamais eu à résister au chant de quelques sirènes ?
«Il y a bien eu quelques appels du pied, mais dans la mesure où je suis bien où je suis...»
Et quand vous n'êtes pas athlète, à quoi vous consacrez-vous ?
«À ma copine, et au sport en général, au vélo en particulier. Depuis que je suis tout petit, je suis toujours dehors ; je jouais au foot mais je n'aurais pas percé comme en athlétisme. Alors c'est vrai que je ne pratique pas le sport le plus médiatique, mais après tout, il y en a d'autres qui le sont encore moins.»

PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPPE DÉCOT pour LA TRIBUNE-LE PROGRES