Lyon athlétisme devrait être officiellement lancé mercredi prochain. Une conférence de presse organisée à l'hôtel de ville de Lyon - à laquelle pourrait participer le maire Gérard Collomb - est prévue ce jour-là pour annoncer la création de ce « grand club lyonnais » opérationnel au 1er septembre. Les statuts du futur club ont été déposés à la préfecture. Ils prévoient la constitution d'une Entente entre les sections athlétisme de l'ASPTT Grand Lyon et du Lou. Une entente à durée déterminée, les textes prévoyants à l'issue des deux premières saisons une fusion pure et simple. L'adjoint aux sports à la mairie de Lyon, Thierry Braillard, prête une oreille attentive au projet depuis ses soubresauts à l'automne dernier. « Avant la fin de mon mandat qui se termine dans quelques mois, j'ai souhaité donner à l'athlétisme un nouvel élan, conformément aux engagements que j'avais pris lorsqu'une manifestation avait été organisée place Bellecour pour réclamer une salle à Lyon », déclare Thierry Braillard. Le futur club serait appelé à gérer la future halle d'athlétisme qui sortira de terre à l'horizon 2012 à La Duchère pour un budget de 18M d'euros. Il permet également de « sauver » l'ASPTT dont les terrains de Bron et Saint-Priest devraient être vendus au 1er janvier 2008 (Le Progrès du 10 juin), ainsi que le Lou qui a perdu de nombreux athlètes à la dernière intersaison, dont l'internationale Teresa Nzola (partie à l'ESL). A moins d'une semaine du lancement du nouveau club, de nombreux détails restent toutefois à régler. Le calendrier est serré.
Une semaine décisive Premier rendez-vous ce soir au foyer de l'ASPTT. Associés au sein de l'Entente Grand Lyon, l'ASPTT et l'ASU Bron se réunissent en Assemblée générale extraordinaire pour voter leur divorce après six années de vie commune. L'issue de la consultation n'est pas certaine, tandis que la mairie de Bron pourrait se porter acquéreur des terrains de l'ASPTT. « Le comité directeur de l'ASU Bron réuni pour évoquer l'avenir s'est déclaré non favorable au départ de l'ASPTT de l'Entente », déclare Jean-Michel Legrand, président de l'ASU Bron. Deuxième étape lundi soir avec l'AG extraordinaire du Lou où des réticences existeraient. Enfin, l'ASPTT se réunira en AG mardi, sans suspense cette fois. Face aux adhérents de l'Entente comme du Lou, Jean-Pierre Lacroix (président de l'ASPTT, de l'EGL et président intérimaire de Lyon athlétisme) devra convaincre. « Le monde de l'athlétisme est parfois apathique. A un moment donné, il faut peut-être brusquer les choses pour avancer », dit-il tout en souhaitant ménager ses ex-associés : « Nous serons certainement amenés à travailler à nouveau ensemble à l'avenir. » Il devrait présenter un projet ambitieux. Le nouveau club pourrait poser ses valises à Gerland et bénéficier d'une piste et d'un siège à la caserne Sergent Blandan (7e arrondissement de Lyon) d'ici deux ans une fois que la municipalité en aura fait l'acquisition. « Dans l'attente, on va tout faire pour continuer à utiliser les terrains de l'ASPTT », dit Lacroix. Le pôle haut niveau devrait comprendre 40 athlètes, tandis que le club conservera l'organisation du marathon en attendant de récupérer ou de créer d'autres événements.
Pas de subvention pour l'ESL Lyon
L'Entente Sud Lyonnais (ESL), section de Lyon, où a muté Teresa Nzola en début de saison ne touchera pas de subvention de la ville de Lyon. « [ ] J'ai donc le plaisir de vous informer que je proposerai au conseil municipal qui se réunira le 5 mars 2007, de voter l'affectation de la somme de 15000 E à votre association sportive pour la saison 2006/2007 », écrivait pourtant Thierry Braillard le 27 février. « Cet argent ira à Lyon athlétisme », a déclaré cette semaine l'adjoint aux sports qui souhaite unir l'ensemble des forces lyonnaises dans le futur club et par conséquent la signature de la triple sauteuse médaillée de bronze des championnats d'Europe en salle et toute nouvelle détentrice du record de France (14,69m). Thierry Braillard estime que l'ESL Lyon n'est « qu'une boîte postale » (dans le 3e arrondissement), Nzola s'entraînant à Pierre-Bénite, le centre névralgique de l'ESL qui réunit plusieurs clubs dont ceux de Pierre-Bénite, Francheville, Ternay, etc. L'ESL, qui dispose d'une génération très prometteuse, avait participé aux premières réunions qui ont débouché sur le projet Lyon athlétisme, sans donner suite. « Il est vrai que cette section de Lyon a longtemps été une coquille vide. Mais il y a désormais une quinzaine de licenciés. Pour moi, il s'agit d'un bras de fer », commente le président de l'ESL, Jean-Claude Lapeyrouze. « Le grand club de Lyon est un beau projet, relève pour sa part Laurence Menu, présidente du groupe d'entraînement rattaché à l'ESL. Je ne veux pas faire de polémique, mais je ne comprends pas la démarche. À partir du moment où on a des athlètes lyonnais, qui portent haut les couleurs de la ville, on devrait les aider. » B.STEEN
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