Bien sûr, il y eut Bertrand Odin qui au terme des 10,6 km de la première épreuve s'est imposé sans coup férir et avec plus de 30 secondes d'avance devant un Fred Debièvre qui a pourtant de solides références. Il y eut aussi Didier Chastel sur le semi qui se perd un peu dans le nombre de victoires qu'il a remportées à Bonson. 4 ou peut-être 5.
Et avec eux, Colette Alirol pour qui sur le court il s'agit là d'une première ou Alexandra Robert qui devance Céline Veyrard sur le semi.
À eux la gloire, les podiums et les récompenses, mais les vrais héros de ces Lieues Foréziennes, ce sont ces anonymes dont certains se sont lancés pour la première fois dans le grand bain du hors stade.
Ainsi ce prof de fac qui a trouvé «vachement agréable» de courir avec d'autres illustres inconnus et qui s'est senti«porté par le groupe ».
Flashback sur l'épreuve : à 9h 30 précises, ils sont 1200 à s'élancer à l'assaut du 10,6 km. Rapidement un petit groupe de 5 ou 6 coureurs se détache et dès le 4e kilomètre, Odin et Debièvre prennent les choses en mains. Et à 1,5 km de l'arrivée, Bertrand Odin se détache irrémédiablement : le coureur du Coq ne sera plus repris.
Quant à Colette Alirol, elle a pris pour un dimanche la digne succession de sa championne de fille au repos pour cause d'objectif international : Marie sera à Allones début décembre pour tenter de décrocher cette année encore une qualification pour le championnat d'Europe de cross.
Un quart d'heure plus tard, c'est au tour du semi de prendre le départ ; ils sont moitié moins, mais à 600, cela fait encore une belle fournée.
Philippe Prost qui termine second explique que jusqu'au 10e km, ils étaient un petit groupe de prétendants. Puis il s'est échappé avec Didier Chastel qui semblait « en promenade ». Une mine au 15e et Chastel file vers une nouvelle victoire, une de plus, et Prost surveille ses arrières pour conserver cette seconde place qui semble finalement lui convenir au mieux.
Alexandra Robert au sourire radieux reste maîtresse des Lieues devant une Céline Veyrard, venue d'Auris en Oisans, faire un « dernier semi avant la neige ».
Voilà pour le palmarès. Mais la particularité de ces Lieues, c'est bien cet engouement populaire. A quoi tient-il ?
À ce fameux gâteau de semoule dont Véronique avoue qu'elle ne « court que pour cela » ? Pour aussitôt se reprendre et ajouter la notion de plaisir et le besoin de rester en forme.
Mais c'est aussi à en croire un rapide radio-trottoir, une « course super sympa » marquée par « une bonne ambiance », et où « on est encouragé, même quand on est dans les derniers ».
Des critères que l'on retrouve pourtant souvent ailleurs. Mais le profil du parcours - très plat, même si les deux derniers kilomètres de chemin, « c'est l'enfer » - le choix de la date aussi font de ces Lieues-là un temps fort du Hors Stade dans la Loire.
Il y a du monde, beaucoup, et de la bonne humeur, tout autant. Les coureurs tressaient des louanges aux organisateurs. Transmis aux intéressés.