La retraite, Driss Maazouzi a longtemps refusé ne serait-ce que d'y songer. Mais le 2 août, à la veille des championnats de France de Niort, lorsqu'il a dû se résoudre à renoncer, victime d'une nouvelle déchirure au mollet (en finale des championnats de France indoor) puis d'une élongation de l'ischio-jambier (au meeting de Saragosse), le moral a commencé à tanguer sévère !
« Je me pose des questions, avouait-il. Je n'ai pas envie de croire que c'est à cause de l'âge mais c'est décourageant. » Il y a avait de quoi. Car s'il a réussi à se glisser sous la dent deux médailles de bronze aux championnats d'Europe de cross (2004 et 2005) ou une 3e place sur 3000 m en finale de Coupe du monde en 2006, le Stéphanois n'a plus connu le grand frisson depuis son titre de champion du monde indoor du 1500m. C'était à l'hiver 2003.


Depuis, il a collectionné les coups durs : forfaits pour les Mondiaux de Paris 2003, les JO d'Athènes 2004 et « ses » Mondiaux de cross 2005 à Saint-Galmier, à chaque fois le mollet gauche en compote, non sélection pour les « Europe » de Göteborg en 2006 et, donc, rechute en 2007. Il y a quoi cogiter
Sa réflexion aura été de courte durée. Rassuré sur son avenir professionnel depuis qu'il a été embauché par la ville de Saint-Etienne, Maazouzi s'est mis en tête d'en finir aux Jeux olympiques de Pékin. Qu'importe si le pari semble fou, alors que le 20 octobre il « fêtait » son 39e anniversaire: « Je vais tout faire pour ne rien avoir à regretter, assure-t-il. J'ai tellement envie d'essayer. J'aime m'engager, me donner des objectifs hauts. Si ça marche tant mieux, sinon c'est la loi du sport. »
Première étape : les cross. Le Stéphanois en disputera « quatre ou cinq » cet hiver, à commencer par Le Maine libre à Allonnes dimanche, en présence de tous les meilleurs Français, avant d'enchaîner avec Volvic et les Myriades à Saint-Priest dans une semaine.
« Depuis la fin du ramadan, j'ai pu faire deux entraînements quotidiens sans problème. Tout va bien. J'ai envie de me battre. » Mais peut-être pas pour la même chose que ces dernières années quand il avait été la pierre angulaire de l'équipe tricolore aux championnats d'Europe (disputés cette année à Toro en Espagne le 9 décembre) .
« J'irai si je suis en forme et s'il faut donner un coup de main, mais je ne suis pas candidat. Il faut laisser la place aux jeunes. Je veux faire une saison de cross sans pression. L'objectif, pour moi, c'est avant tout de me renforcer mentalement. Le cross c'est la base. On en bave tellement, qu'après tout te paraît facile »

Benjamin Steen

A noter que Marie Alirol du FAC Andrézieux sera également présente à Allonnes pour tenter de conquérir une place en équipe de France Espoir pour les prochaions championnats d'Europe: une place dans les cinq premières et on la retrouvera au Portugal dans trois semaines... De son côté, Hafida Gadi-Richard (ACO Firminy) sera au départ du cross de la RATP à Fontenay les Briis où elle retrouvera Julie Coulaud.