«On est là pour s'amuser, pour représenter notre collège, pour se détendre » Florian, Lucas et Camille servent un discours un peu convenu mais qui semble sincère, surtout lorsque l'un d'entre eux ajoute : « Ça nous fait sortir, on reste pas devant la télé et en plus ça nous fait sauter une heure de cours ».
Car le traditionnel cross UNSS, c'est aussi cela. Bien sûr, il y a la compétition, la rage de vaincre et celle de n'avoir pas gagné, et il y a ces centaines de gosses - ils étaient plus de 2000 hier au parc de Méons - qui sont là pour le plaisir, pour faire plaisir à ce prof dont ces trois gamins du collège de l'Astrée refuseront obstinément de dire du mal ; ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé !
Temps fort du sport scolaire, c'était donc à Saint-Étienne le championnat de la Loire UNSS. Sans doute l'une des rares occasions où lycées et collèges du département se retrouvent ensemble sur le même type d'épreuve. Logistique impressionnante - toutes les forces vives ou presque du sport scolaire sont sur le pont - et visiteurs de marque en nombre tout aussi impressionnant.
Bien sûr, il y a tout l'establishment de l'Éducation Nationale, mais pas seulement : les équipes de France de hors stade - montagne, 100 km et 24 heures - qui sont en stage au Bessat se prêtent volontiers aux séances photos, signent des autographes, remettent des médailles.
Et cela marque : il n'y a qu'à voir le regard des benjamines lorsqu'elles reçoivent leur médaille des mains de ces champions que l'on pouvait croire inaccessibles et si beaux - disent-elles - dans leurs tenues marquées France.
Gilles Guichard est là, lui aussi, tout comme Driss Maazouzi ; à un gamin qu'on lui présentait, le champion du monde dresse ce constat : « Les chaussettes, les chaussures et le short, il faudra changer tout ça. Mais les jambes, ça va : on pourra faire quelque chose de toi » Le jeune est reparti, la tête dans les étoiles : peut-être une vocation est-elle née.
Il y a les champions, mais aussi les dirigeants et les entraîneurs ; le sport civil est bien présent, président du comité de la Loire d'athlé en tête.
Car si dans les petites catégories il y a de la place pour des néophytes en tête des classements, à partir de cadets, c'est une affaire de spécialistes
Sauf quand un triathlète vient mettre tout le monde d'accord, comme ce fut le cas pour Thibaut Lieux en cadets.
Reste que parfois, en benjamins aussi, ce sont les mêmes noms que dans les palmarès des cross du dimanche.
Logique. Peu de chambardements dans les classements par équipes : on retrouve les mêmes places fortes ou presque : Côte Roannaise, Mario Meunier, Les Champs, Sweitzer reviennent régulièrement dans les podiums collectifs des collèges. Et si Jean Monnet reste le lycée en pointe, Nandax et Fauriel se partagent également les lauriers.
La morale de l'histoire ? Elle revient à Patrick Chazot, directeur départemental de l'UNSS et maître d'ouvrage : « Beaucoup, beaucoup de monde, plus de 2000 coureurs, et cerise sur le gâteau les équipes de France de hors stade qui jouent le jeu.
C'était une super fête, et le temps radieux y est sans doute pour beaucoup. On n'a rencontré aucun problème d'organisation avec pourtant une équipe largement renouvelée et de jeunes profs qui vraiment prennent les choses à coeur »

Philippe Décot