« En densité, le plus beau des Dalban, vraiment au top-niveau ». Le commentaire d'après course est de Sylvain Richard, l'un des organisateurs de cette 26e édition. Et c'est vrai qu'il y avait du monde dans le parc des Bruneaux de Firminy, que ce soit autour ou sur le parcours lui-même. Il y eut d'abord la course des As dames doublée avec la « Populaire ». On attendait l'enfant du pays, Hafida Gadi-Richard ; mais la belle était malade, privée disait-elle à l'arrivée, de toute sensation. Et elle a dû subir ce qu'elle n'apprécie guère la loi d'une rivale, de Lisel Dissler en l'occurrence. Voilà une prof de lettres classiques qui lorsqu'elle n'enseigne pas « Rosa, rosa, rosam », fait de la musculation derrière son bureau entre deux cours et vient de Manosque jusqu'à Firminy mettre la main sur le Dalban. Bravo, Madame, mais il est vrai que ce parcours - « un cross, un vrai, pas un truc sur un hippodrome avec deux bottes de paille », disait un spécialiste chevronné - ce parcours donc lui allait à merveille, elle qui vient de la course de montagne. Et l'on appréciera la troisième place de Bérénice Palandre qui n'est encore que junior et qui devance deux Espoirs lesquelles, bien que Roumaines et répondant aux doux prénoms d'Isabella et de Roxane, semblaient transies et pas franchement enchantées de leur prestation. Vint alors l'épreuve réservée aux écoles d'athlé, et le spectacle fut sur la boucle - ils étaient pas loin de 90 marmots livrant des luttes d'anthologie - qu'autour avec des parents courant à qui mieux mieux, mais par procuration pour l'essentiel. Sympathique spectacle en tout cas. Les As un peu plus tard étaient sous l'arche ; et quels as : pas un brelan, pas un carré mais une bonne dizaine à tout le moins. Et le public qui avait les yeux de Chimène pour les deux vedettes locales Maazouzi, l'ancien champion du monde, et Berioui, le meilleur Français du moment dans cet art délicat du cross-country. Face à eux deux, la Légion avec Kyui vainqueur l'an dernier et Munyutu 6e du Volvic, le royal James Theuri, le Roumain Irimia, le Burundais Niyonsaba ou encore Tarik Bouzid qui vaut moins de 28' aux 10 bornes. Tout ce beau monde rigole au départ, mais on passe vite aux choses sérieuses. Les cadors s'octroient les meilleures places et après eux s'il en reste. Après eux, ce sera la bande des jeunes Coqs qui feront un tir groupé entre la 10e et la 15e place, et que Zaiana nous pardonne, lui le vétéran ravalé au rang de petit jeune; mais on n'en est pas encore là. Une petite boucle, et voilà Kyui qui file, Berioui dans sa roue. On est presque déçu de voir que derrière le contact est déjà rompu et on croit à un scénario façon 2 006. Certes, Niyonsaba fait le forcing pour combler le trou, mais devant ça va vite, extrêmement vite. Maazouzi et Munyutu laissent ce petit jeune s'évertuer, d'autant qu'à l'amorce de la première des trois grandes boucles, dès le début de la plus grande pente, Berioui attaque, décolle son adversaire direct et Kyui doit se contenter de maintenir l'écart. Un peu plus loin, un groupe de 5 dont Maazouzi et James Theuri. Irimia aussi qui est revenu. Un temps la course se stabilise, mais à l'approche de la dernière boucle si devant les choses n'ont pas changé, Maazouzi avec tout son métier a su déposer Theuri dans la grimpette sur le Corbusier. On croit même un temps qu'il pourra reprendre le second, mais le légionnaire devant lui a de la ressource et parviendra pour finir à conserver sa place. Berioui, fidèle à sa stratégie, est resté devant presque de bout en bout, et il a éclaboussé l'épreuve de toute sa classe ; Maazouzi qui vise une place à Pékin fait la démonstration une fois de plus de tout son art en matière de gestion. Et puis il y a le Dalban, 26e du nom, qui voit deux grands champions ligériens sur le podium, face à un plateau de très haut niveau, sur un cross dans la plus pure tradition. Et il y a de quoi en ravir plus d'un. Philippe Décot
Course n°1 BE MI CA GARCONS
Course n°2 BE MI CA FILLES
Course n°3 AS FEMMES POPULAIRE
Course n°4 EA PO GARCONS ET FILLES
Course n°5 AS HOMMES |