Un cross, un vrai, comme il y a 50 ans. » À cette époque racontent les caciques un rien méprisants, les cross ne se couraient pas autour d'un hippodrome ou d'un stade de foot. C'est vrai qu'hier le parcours tracé par Rodolphe Bier dans le parc de la Barollière revenait aux sources : de la bosse, encore et encore, de celle qui fait mal au fil des tours.
Oui mais voilà, le cross n'est plus vraiment dans l'air du temps et s'ils étaient plus de 300 la semaine précédente à Châteauneuf, le peloton était bien maigre hier à Saint-Paul-en-Jarez. Mais à Châteauneuf, c'était un trail et à Saint-Paul un cross. Comprenne qui pourra.
Jacques Duperrin, le président de l'E.A. Saint-Chamond, avait beaucoup travaillé pour que l'épreuve qui figure au challenge Jacquemot remporte au moins un succès d'estime. Mais il aurait fallu pour cela que les clubs qui s'étaient penchés - à juste titre - sur cette discipline aux allures de moribond jouent le jeu : ce ne fut pas le cas hier, et Duperrin n'avait pas de mots assez durs pour fustiger ces velléitaires inscrits aux abonnés absents.
Et la course dans tout ça ? En ajoutant les juniors, les seniors et les vétérans, hommes et femmes au départ sur une même ligne, ils n'étaient que 23 sur ce beau parcours qui s'enroulait dans le parc. Pas une misère, mais presque. Rodolphe Bier a pris les choses en mains rapidement ; Guillaume Debroucker, un rien présomptueux, lui a longtemps emboîté le pas pour finalement céder à deux tours de la fin. Prudent Nicolas Grange, lui qui a su attendre son heure pour revenir et ensuite dépasser Debroucker. Ludovic Duport et même A. Buisson en ont fait de même. On ne revient pas impunément à la compétition sans refaire ses gammes : Debroucker en fit l'amère expérience.
On verra à Montchal le 9 mars si le cross aura repris quelques couleurs ; il est vrai qu'à Saint-Chamond, c'était une première, alors que dans ce village des Monts du Lyonnais, c'est une véritable institution. Mais tout de même, hier, les absents ont bien eu tort.