Du haut du stade, on a la sensation d’une véritable fourmillière. Dans les gradins, sur la piste ou la pelouse, rarement l’athlétisme a rassemblé autant de monde dans la Loire: le stade le Corbusier, sous un soleil radieux, est le centre nerveux de ce championnat de France d’Ekiden. Là-bas, dans l’ombre portée de la maison de la culture, on se passe les relais pour couvrir à 6 les 42.195 km que compte le marathon. Le championnat de France d’Ekiden, cette épreuve au drôle de nom venu d’Extrême-Orient a élu domicile à Firminy et toute la ville est devenue un stade.

Parce qu’après avoir filé sur la Tardive, les quelque 1200 coureurs auront remonté la Grand’Rue jusqu’au Mas, descendu la rue de la Tour de Varan pour passer ensuite devant la gare et revenir enfin à contresens dans la rue principale. Il y en a pour tous les goûts, toutes les allures et ce n’est pas le moindre des paradoxes de cet Ekiden. Ainsi dans une même épreuve, en même temps et sur un même parcours, quelques internationaux battaient le pavé avec des coureurs plus modestes, du «dimanche» dit-on souvent, et l’athlétisme, sport individuel par excellence, est devenu le temps d’une journée sport d’équipe et tout cela sans frime ni chichi. On est loin de l’athlé paillettes, de l’athlé «castafiore», mais qui s’en plaindrait?A l’heure de course, au passage du 3 au 4, Alès, St-Junien, Lille et le Coquelicot sont devant. Les écarts sont faibles et les Stéphanois ont une belle carte à jouer, alors que le FAC est 6 ou 7, l’ACO plus loin encore. Chez les dames, si Lille caracole en tête, le FAC est 3e et c’est une bonne surprise. Mais devant, le 5e relayeur chamboule le classement. Saint-Junien a pris le commandement, devant Alès et Lille et Jean-Marc Reynaud, le coach du Coq, devient soucieux: « Il y a vraiment de grosses écuries, mais quand même ça fait plaisir de voir le demi-fond ligérien comme ça». Car ses petits Coqs sont maintenant 6e et les montagnards de Firminy cavalent devant pour un podium, le FAC sur leurs talons.

Dadda s’élance pour Andrézieux en dernier relais, Meyssat contrôle bien, le lâche au dernier kilo. Il en aurait fallu un de plus, disait-il à l’arrivée, pour grimper sur le podium. Un podium qui n’avait pas changé, alors que Lille l’emportait chez les dames. Les trois clubs ligériens restaient au pied du podium mais Jean-Marc Raynaud avait bien raison.

RESULTATS

Echos

Les recrues du FAC Andrézieux

Sans leurs nougats, deux athlètes sont arrivés de Montélimar: Djillali Dadda qui vise les Europe de cross juniors et Romain Rybicki spécialiste du 1500. Tous deux étrennaient leurs nouvelles couleurs, celles du FAC où ils ont signé, tout comme Moussa Barkaoui, désormais andrézien après une année blanche. Un Barkaoui heureux de retrouver son milieu, et plutôt satisfait de son état de forme après deux mois seulement d’entraînement.

Jean-Marc Reynaud apprécie l’Ekiden

S’il regrettait que ses protégés ne soient pas montés sur le podium, l’entraîneur du demi-fond stéphanois expliquait que le niveau était beaucoup plus relevé que l’année précédente. Sur un parcours plus difficile, avec de nombreuses relances, les Coqs avaient pourtant couru une trentaine de secondes de moins que l’an dernier où ils avaient terminé 4e. Et Reynaud d’apprécier le  « côté festif de cette course par équipes, un état d’esprit particulier qui devrait toujours être présent dans l’athlé ».

Naël en partance pour Rio

Privé d’Ekiden pour cause de championnat du monde de semi-marathon, Thibaut Naël était venu supporter son club, le FAC. Il s’envolera pour Rio mercredi, pour courir dimanche. Bien peu pour s’accoutumer au décalage, mais disait-il «C’est dans le bon sens». S’il n’espère pas pouvoir rentrer dans les points pour le classement par équipe (seuls les 3 premiers comptent), il courra avec l’espoir d’améliorer son record personnel. «Mais courir deux semis en 15 jours, ça risque d’être dur».

La course d’Emmanuel Meyssat par lui-même

Dernier relayeur de l’ACO, l’international de course en montagne expliquait à l’arrivée: «Dadda m’a repris au bout de 500 mètres et il m’a laissé mener. Il comptait me passer au sprint mais il a craqué dans une bosse vers la fin.» Et parlant du coureur de Lille qui a terminé à la troisième place: «Il manquait une borne et je le mangeais.» L’année prochaine peut-être.