Il a failli créer l’exploit en remportant le premier titre de champion de France de trail. Gilles Guichard termine second, Vice-roi d’un championnat par étapes, mais bien vite consolé par le titre en vétérans.

Car voici un jeune homme de 48 ans, qui après une carrière bien remplie de cycliste, a bifurqué avec bonheur vers la course à pied. Rencontre dans son fief à Saint-Jean-Bonnefonds avec l’un des ténors de la course version tous chemins.

>> On vous a peu vu cette saison sur les épreuves de la région

« C’était prévu après discussion avec mon coach Philippe Propage. Il a su me convaincre, mais ça a été dur parce que j’aime bien courir dans la région.

J’ai fait ce choix, je ne le regrette pas et je ferai le même en 2009.»

>> 2009 que vous aborderez de quelle manière ?

« En début de saison par le Raidlight et peut-être aussi la montée de Chambles dans le cadre de mon entraînement. »

>> Flash-back sur 2008: comment avez-vous bâti votre programme?

« La première manche pour moi du championnat de France, ce fut l’Ardèchois; je gagne devant quelques ténors du trail comme Dawa Sherpa. »

>> Vous faites ensuite quelques infidélités au Trail Tour National...

«Il a fallu satisfaire à mon contrat avec mon équipementier. J’ai couru le Napoléon en Corse, à Espelette et à Gruissan.  Ce sont des trails qui sont marquants physiquement et j’avais des consignes de prudence. »

>> Puis retour au Trail Tour...

« Je fais second à l’Aubrac derrière le futur champion de France Thierry Breuil, puis 4e aux Pommes à Saint-Martin-la-Plaine. »

>> Des Pommes au goût amer!

« Si j’avais été plus calculateur… Je me suis laissé embarquer, ça allait trop vite et je me suis tapé une bonne hypoglycémie à 2 km de l’arrivée. C’est la course qui m’a laissé le plus de regrets. »

>> Arrivent enfin les Templiers où vous terminez 7e…

« C’est le grand rendez-vous de tous les trailers et le niveau se rehausse chaque année. A mi-course, j’ai un mauvais passage, sans doute parce que j’étais parti trop vite une fois de plus. Et quand on va trop vite, c’est difficile de s’alimenter. »

>> On dit qu’il y a un esprit particulier sur les trails. C’est vrai?

« Il y a du respect à tous les niveaux. Comme on se retrouve sur tous les ultra-trails, il y a une grande solidarité entre les coureurs. »

>> Le trail et l’argent : qu’en est-il exactement?

« Il n’y a jamais d’argent. Si l’on parle d’argent, il y a tout de suite le dopage.  Et le trail est un monde encore assez propre, malgré parfois quelques contrôles positifs : aux Templiers les 10 premiers ont été contrôlés; aucun n’était positif. »

>> Votre avenir vous l’entrevoyez comment ?

« J’espère arriver à la cinquantaine avec autant de fraîcheur et de motivation. Après je reviendrai sur les courses régionales.»

« Le Trail, une mentalité à part »

« Le Trail, c’est vraiment une mentalité à part.  On ne court pas pour l’argent et c’est ce qui en fait le charme. C’est ce qui fait qu’on a envie de partager les grands moments, avant et après la course. Chaque carrière a son charme et je n’oublierai jamais par exemple mes débuts en vélo. C’est d’ailleurs un peu ce que je retrouve dans mon club Atousports. J’ai besoin de ça, de me sentir entouré d’amis, de ma famille. C’est mon moteur, c’est ce qui fait évoluer un bonhomme. »

Gilles Guichard Digest

Gilles Guichard est âgé de 48 ans,  marié et père de 3  enfants. Ce spécialiste des courses longues distances commencent à 17 ans ... par le vélo.

Après des débuts en FSGT, il est repéré par les frères Voutat qui l’orientent vers l’UC St-Etienne Pélussin.Il passe alors sous la houlette du «sorcier du Pilat», Pierre Rivory, et se construit chez les amateurs pendant une dizaine d’années un palmarès à faire bien des envieux.

Vainqueur en Moyenne Alsace et au Trophée de l’Ecureuil, il est second au Tour des Abruzzes. Sous le maillot de l’équipe de France, il participe au Trophée des Grimpeurs aux côtés de Hinaut et Alban.  Tour d’Italie amateurs - second derrière un futur grand: Carritou -

Tour de Colombie, des Ardennes, de Franche-Comté, la Route de France....

En 2001, il fait les Lieues de Bonson, pour voir ... et jure ses Grands Dieux qu’on ne l’y reprendrait point.

Mais quelques copains l’embauchent tout de même pour la SaintéLyon. C’est le début d’Atousports.

La suite, ce sont des victoires à l’Aubrac, aux Templiers et dans tous les trails de la région où il s’est aligné à commencer par la SaintéLyon. 

Il a remporté cette année l’Ardèchois. Et il est aussi vice-champion de France toutes catégories, et champion en vétérans...

Philippe DECOT