« Juste une fenêtre ». A Saint-Régis du Coin, là où les trois parcours s’entrelacent, on regrette presque chez Béal la « burle » de la veille. « C’était ni ciel ni terre » nous dit cette dame en partance pour encourager ces joyeux fous courant dans les congères. Car pour le coup, le Pilat s’est paré de tous ses charmes : ciel bleu intense, neige immaculée, vue superbe sur les Cévennes là-bas en toile de fond...Entre la burle de la veille et la pluie qui viendra demain dit-on, Benoît Laval qui organise cette première manche du Trail Tour a encore joué gagnant : la « fenêtre » météo ne pouvait être plus belle. Mais les conditions sont difficiles : le vent a soufflé la neige, comblant les chemins. Ça cède de façon aléatoire et on s’enfonce alors jusqu’au genou, parfois la cuisse. Ce n’est plus un trail, c’est un parcours du combattant au point d’ailleurs que le 42 km sera emputé d’une bonne dizaine de kilos. A ce petit jeu, Laval règne en maître. Déjà à Chaussître, il est aux commandes devant un groupe de 8 ou 10 poursuivants. Parmi eux Vierdet, 3e au France, Guichard, le second ou encore Antolinos récent vainqueur de la SaintéLyon. A Chaumasse, Laval est seul quand il sort du bois, au petit trot, presque facile : «Il faut bien que quelqu’un fasse la trace !» lance-t-il au passage. Et là où Laval trottait dans cette montée en profonde, ses poursuivants sont souvent contraints à la marche. La course est déjà pliée, le leader compte plus de 4 minutes d’avance, d’autant que Guichard qui est encore dans le groupe de chasse avoue un violent coup de « moins bien ». Et toute cette troupe avance comme on marcherait sur des œufs car comme l’explique au passage ce concurrent « on n’est jamais sûr de ses appuis. ». La course a maintenant plus de 40 minutes de retard. La décision est donc prise de la réduire d’une boucle. 3h 32 pour le vainqueur à Marlhes, c’est pratiquement le temps qui était prévu dans des conditions normales pour un parcours complet. Laval reste patron sur ses terres, Majewski l’inattendu triathlète viennois est second devant Antolinos et Guichard. Gros podium pour une course très, très dure.

Philippe DECOT. Leprogres.fr